Bio’Auxil : Quelle efficacité des leviers agroécologiques dans la lutte contre les ravageurs de grandes cultures ?
Publié par Christelle Weigel le
Quelle efficacité des leviers agroécologiques dans la lutte contre les ravageurs de grandes cultures ? Une synthèse de littérature est en préparation
Aujourd’hui, une pression de plus en plus forte s’exerce sur les agriculteurs, dans le but de développer des systèmes agricoles à bas intrants et agroécologiques afin de combiner productivité agricole et réduction de l’impact environnemental et écologique de l’agriculture et de la quantité de produits phytosanitaires utilisés. La connaissance des principaux ravageurs des cultures et des auxiliaires associés est une étape préalable essentielle à l’élaboration de stratégies de protection agroécologique des cultures. En effet, la mise en œuvre de certains leviers efficaces contre certains ravageurs pourrait s’avérer contre-productive dans la gestion d’autres organismes.
En compilant les données recueillies ces dix dernières années dans le cadre des suivis d’épidémiosurveillance, la FREDON Hauts-de-France a pu faire un état des lieux des principaux ravageurs rencontrés sur les principales grandes cultures de la Région (betterave, blé, colza, orge et pomme de terre) et de l’évolution de leurs dynamiques populationnelles.
Un total de 44 espèces a été retenu, parmi différents groupes, notamment les limaces, pucerons, cécidomyies, altises, cicadelles, charançons, taupins, méligèthes, noctuelles.
Une revue de littérature internationale est actuellement en cours à l’Université de Picardie Jules Verne (laboratoire EDYSAN) sur près de 1400 articles afin d’identifier les leviers les plus prometteurs pour réduire l’usage des produits phytosanitaires. Sont particulièrement visés les leviers prophylactiques mis en œuvre dans les parcelles (choix variétal, travail du sol, rotation culturale, date et densité de semis, etc.) et leurs abords (infrastructures agroécologiques, contexte paysager), ainsi que les leviers associés au biocontrôle (biopesticides et prédateurs en particulier).
Le défrichage des articles en cours montre un fort déséquilibre entre les espèces et leviers étudiés. Ainsi, le levier « choix variétal » est prépondérant, et les autres leviers ne bénéficient, à ce jour, que d’un nombre limité (bien que prometteur) de résultats, limitant la démocratisation de leur usage par les agriculteurs.
Une synthèse des résultats en français ainsi qu’un article en anglais destiné à la communauté scientifique seront rédigés dans le courant de l’année 2024. Les informations et des résumés seront communiqués largement lors de leur publication.